Une confiance fragile en l’État

« Les 12 mots les plus terrifiants de la langue anglaise sont : “je fais partie du gouvernement, et je suis là pour vous aider.” »

L’ancien président des États-Unis Ronald Reagan a prononcé cette fameuse phrase en 1986, longtemps avant la pandémie de COVID-19. C’est un de mes héros politiques, mais je me demande s’il aurait dit la même chose aujourd’hui, alors que l’État occupe une place centrale dans la lutte contre le virus ?

Selon une enquête menée auprès de 13 200 personnes dans 11 pays par le cabinet de relations publiques Edelman, la confiance dans le gouvernement est à son plus haut niveau depuis 20 ans. À l’échelle mondiale, il a augmenté de 11 points, à 65 %. En revanche, le secteur privé prend toute une raclée. Alors que 47 % des personnes interrogées pensent que les dirigeants politiques nationaux font un travail remarquable pour lutter contre la crise, seulement 29 % des répondants pensent que les PDG et les chefs d’entreprise en font autant.

Les partisans du gros gouvernement salivent à la vue de ces chiffres. Ils envisagent un avenir de grands programmes, tous plus structurants les uns que les autres : des économies vertes, un revenu de base universel, des maisons de soins de santé gérées uniquement par l’État. On ne peut pas faire confiance au secteur privé, se disent-ils. Si seul l’État est aux commandes, tout devient possible. Désolé camarades, mais cet avenir risque de ne pas se réaliser.

La vague de confiance actuelle en l’État pourrait bien être de courte durée. Car le véritable défi pour les gouvernements ne réside pas dans l’interruption de l’économie, mais dans sa relance. C’est là que les impacts de leurs décisions politiques commenceront à jouer – et seront jugés par leurs électeurs.

Lire la suite de la chronique sur La Presse+

Leave a Reply