Qu’est-il arrivé à l’espoir et au travail acharné? Pendant que les emplois disparaissent dans l’Ouest canadien, le premier ministre Justin Trudeau n’a rien offert aux travailleurs des champs de pétrole licenciés. A sa rencontre cette semaine avec le maire de Montréal Denis Coderre, le Premier ministre a refusé de soutenir le projet d’oléoduc Energie Est. « Pour les 10 dernières années, nous avons eu un gouvernement qui était une majorette plutôt qu’un arbitre chargé d’établir un processus clair, ouvert, rigoureux et transparent, et c’est ça que nous allons faire », il a dit.
En d’autres mots, Ottawa ne devrait pas jouer aux favoris, peu importe combien d’emplois sont dans la balance. Mais le même jour, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a annoncé que le Canada lève les sanctions contre l’Iran. Cela permettrait à la compagnie aérospatiale Bombardier d’y exporter ses avions, y compris son offre troublée série C.
“Si Airbus est en mesure de le faire, pourquoi Bombardier ne devrait-elle pas être capable de le faire? De quelle manière aidons-nous le Canada, ou le peuple iranien, ou Israël, ou quiconque, quand le Canada fait mal à sa propre industrie? ” Dion a demandé. Selon Reuters, Dion a également déclaré que l’Iran avait un piètre bilan en matière de droits de la personne et n’a pas été un ami des alliés du Canada comme Israël. Mais apparemment, ce ne sont pas des considérations primordiales lorsque les emplois sont sur la table.
Une succession de gouvernements a favorisé Bombardier, basée au Québec, avec des prêts, grands et petits, et maintenant avec un gros changement dans la politique étrangère. Mais les intérêts de TransCanada Corp., basée en Alberta, ne semblent pas compter pour autant. Ceci est une incohérence prête à se répéter lorsque Trudeau décide, comme il doit le faire dans peu de temps, s’il soutiendra une fois de plus Bombardier avec de l’argent public.
Dans le cas d’Energie Est, ironiquement, c’est de l’argent privé qui serait injecté dans l’économie. Des milliers d’emplois directs et indirects seraient créés – sans que le gouvernement fédéral n’accumule plus de dette. Pour un gouvernement qui voit l’infrastructure comme notre salut, un projet de pipeline devrait être une évidence.
Mais non. Selon Trudeau, « La responsabilité du gouvernement fédéral est d’établir un processus clair par lequel les gens peuvent évaluer les projets d’une manière rigoureuse et ouverte. » Ah oui, le processus. Ce n’est pas la destination, mais le voyage, qui compte. Surtout quand ce voyage est emballé avec des études, des consultations et des contrats qui alimenteront sans doute les portefeuilles des amis politicologues du Parti libéral.
Certes, quand les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont accordé trop peu d’attention aux processus. Afin de faire avancer les choses, ils ont baissé les normes environnementales et parlé dur. Et puis, ils ont cessé de parler tout à fait. Le résultat, c’est qu’ils n’ont fait avancer aucun grand projet d’oléoduc – ni Keystone XL, ni Northern Gateway, ni Energie Est.
Mais dire à Barack Obama qu’il y aura un pipeline est différent que le dire à Denis Coderre. A ce que je sache, Coderre est le maire de Montréal, pas le Président des Etats Unis. Coderre est aussi le même maire qui a obtenu le feu vert de Trudeau pour déverser 8 milliards de litres d’eaux usées brutes dans le Saint-Laurent. Il doit le Premier ministre, et non pas l’inverse – et il n’est certainement pas dans une position de menacer qu’il n’y a “pas de plan B pour la planète.”
Il se trouve ici un juste milieu. Trudeau aurait pu dire : « Nous avons besoin de construire ce pipeline, maintenant trouvons le moyen de le faire. Il faut satisfaire les normes environnementales et les préoccupations en matière de sécurité, mais aussi reconnaître l’importance économique de ce projet. Nous sommes tous ensemble dans cet effort. Nos concitoyens de l’ouest sont en difficultés, et nous devons être là pour eux. »
De tels paroles auraient démontré du leadership. A leur place, Trudeau se lava les mains de l’industrie dans une partie du pays, pendant qu’il tendit la main à celle dans une autre. Si quelqu’un jette de l’huile sur le feu de l’unité nationale, c’est le Premier ministre.
National Post
Ce texte est publié en anglais au National Post ici.
Le moyen orient est une poudrière et l’approvisionnement en pétrole pourrait être perturbé a tout moment.
Comment se fait-il que nos politiciens sont incapable de voir que la sécurité énergétique commence par être auto suffisant et nous avons la possibilité de le faire. Oui un jour il faudra se retourner vers les énergies renouvelables mais entre temps on a toujours besoin du pétrole et d’un bout a l’autre du pays
tout le monde en sortirait gagnant. Il y a moyen de le faire sécuritairement en se parlant, c’est juste triste que chacun ne voit que le bout de ses pieds et ne pensent qu’ a leur image personnelle au détriment de la collectivité.