La 42ième session du Parlement reprend, et on s’attend à une séance animée. Le terrorisme domine les nouvelles, le huard est en chute libre, et une fracture est-ouest s’ouvre sur le pétrole. Voici les trois principales questions qui risquent dominer la période des questions dans les jours à venir.
La lutte contre l’Etat Islamique. Qu’est-ce que les libéraux prévoient faire – et quand agiront-ils? Nos CF-18s continuent de faire des sorties, malgré la promesse électorale de les retirer. La mission de combat est censée prendre fin en mars, mais Ottawa ne donne aucun signe définitif. Premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à renforcer la contribution canadienne à la formation des forces étrangères, mais les libéraux n’ont annoncé aucun détail.
Depuis, les attaques terroristes à Jakarta et à Ouagadougou qui ont tué sept Canadiens la semaine dernière ont apporté de nouveaux appels pour maintenir nos avions de chasse, y compris de la mère d’une des victimes. Et le Canada a vu ses partenaires de la coalition se réunir pour planifier la mission sans elle – un signe, disent certains, que notre gouvernement a perdu de la crédibilité auprès de ses alliés. Tout cela met le Ministre de la Défense Harjit Sajjan et le Ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, sur les lignes de front de combat dans la période des questions – et ni les faucons conservateurs ni les colombes NPD sont susceptibles de détenir leur feu.
L’économie en difficulté. Le prix du pétrole, les marchés de la Chine, le dollar canadien: tous sont en baisse, et la situation économique ici et à l’étranger semble de plus en plus sombre. Même le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz hésite d’agir, préférant d’attendre que le gouvernement ouvre le robinet de relance.
Mais surdépenser sur l’infrastructure n’est pas nécessairement la solution, surtout si les projets ne sont pas prêts à démarrer. Et même si elles le sont, il y a un risque réel que l’argent emprunté sera dépensé sur des choix qui ne favorisent pas la croissance durable – mais qui seront politiquement opportuns. Il y a aussi beaucoup de débat quant au montant de dépenses nécessaire, et où l’octroyer. L’encre rouge va commencer à couler avant le dépôt du budget en février ou mars – et la rhétorique, même plus tôt.
Les oléoducs. Oui, vous l’avez bien lu. Après s’être éloignés de Northern Gateway, perdu le combat sur Keystone XL, et n’avoir pas bien joué leur appui pour Energie Est pendant la campagne (même avec un scandal impliquant le co-président libéral), les conservateurs sont retombés en amour avec les pipelines. Merci à Trudeau, pour ses remarques à Davos priorisant la débrouillardise sur les ressources, au maire de Montréal, Denis Coderre, et au maire de Calgary, Naheed Nenshi, pour leur guerre de mots sur Energie Est, et le premier ministre Brad Wall de la Saskatchewan, pour un discours musclé sur la péréquation. Maintenant, les conservateurs prévoient battre ce tambour pétrolier à haute voix.
“C’est une grande priorité”, a déclaré le leader conservateur Andrew Scheer à l’émission Question Period de CTV le dimanche. “Il est extrêmement important pour l’économie canadienne en général, extrêmement important pour l’ouest du Canada, et nous pousserons le gouvernement à approuver ces projets très fondamentaux.”
Mais attendez – est-ce que les conservateurs n’étaient pas au gouvernement pendant les neuf dernières années? Peut-être l’huile a meilleure goût en opposition.