La semaine dernière, Emmanuel Faber a démissionné de son poste de président-directeur général et de président du conseil d’administration de Danone, un fleuron de l’industrie française et l’un des leaders mondiaux de l’agroalimentaire. Faber a été contraint de quitter son poste par un groupe d’investisseurs activistes. Les fonds s’inquiétaient de la sous-performance de l’entreprise par rapport à ses concurrents : l’action de Danone était restée stable au cours des cinq dernières années, ponctuées d’une brève hausse fin 2019 suivie d’une chute qui lui a fait perdre 40 % de sa valeur.
Il ne s’agit pas d’une autre histoire de PDG évincé. L’année dernière, Danone est devenue la première grande entreprise française cotée en Bourse à devenir une « entreprise à mission ». Ce statut lui impose non seulement de générer des bénéfices pour ses actionnaires, mais aussi de le faire d’une manière qui sera bénéfique pour la santé de ses clients et de la planète. Danone a formellement été inscrite au mouvement du « capitalisme participatif », ses progrès en la matière sont évalués chaque année par un comité indépendant.
Les détracteurs de ce mouvement profitent de la chute de Faber pour lancer un énorme « je vous l’avais dit ». Comme l’a fait remarquer un actionnaire, « on ne peut pas faire du yaourt et sauver le monde en même temps ».
Les titres sensationnalistes posent la question de savoir si le capitalisme participatif survivra, ou si d’autres PDG seront désormais effrayés par l’adoption d’objectifs plus larges que le pur profit.