Les plus récents chiffres sur la COVID-19 donnent à réfléchir. Selon les modèles publiés par le médecin en chef du Canada, la docteure Theresa Tam, le Canada peut s’attendre à voir entre 11 000 et 22 000 morts dus au virus au cours de la prochaine année. Et cela, si on maintient nos politiques de distanciation physique et de restrictions sociales.
Mais ce n’est pas seulement les morts qui comptent. Dans le pire des deux scénarios, où 5 % de la population est infectée, on aura 934 000 cas de COVID-19 additionnels, soit 73 000 hospitalisations de plus et 23 000 personnes de plus aux soins intensifs, un fardeau immense pour notre système de santé.
Chaque action visant à restreindre le contact entre les personnes infectées et les personnes en bonne santé devient ainsi une arme cruciale contre la propagation du virus.
Mais comment déterminer les actions à prendre ? Au Canada, on nous dit de maintenir une distance physique de deux mètres entre nous, de nous laver les mains souvent et de rester à la maison. Mais nous sommes toujours libres de nous promener, d’aller à l’épicerie quand nous le voulons et de prendre les transports en commun. En Italie, les gens ont été confinés chez eux et se sont rendus à l’épicerie seulement selon un horaire déterminé par les autorités. En Chine, les gens n’ont pas du tout quitté leur foyer sous la menace d’arrestation et de détention.
Les Canadiens accepteraient-ils des mesures plus restrictives pour continuer d’« aplatir la courbe » ? Selon un nouveau sondage Ipsos, la réponse est oui. Quatre-vingt-cinq pour cent des personnes interrogées seraient favorables à la fois à des mesures de distanciation physique plus strictes imposées par le législateur et à des amendes élevées pour ceux qui enfreignent ces lois. Soixante-seize pour cent approuveraient d’éventuelles restrictions imposées par le gouvernement quant à qui pourrait quitter son domicile, et quand.
Mais est-ce qu’on doit aller aussi loin ? Y a-t-il d’autres options ?
Pourriez-vous expliquer pourquoi vous citez dans La Presse ces deux énoncés qui à priori semblent se contredire?
#1 En d’autres termes, nous devons supposer que tout le monde a le virus. De cela, d’autres actions découlent.
#2 Dans certains milieux, comme les résidences pour personnes âgées, toutes les personnes devraient être testées, qu’elles présentent ou non des symptômes.
Voici ce que j’en conclus. Votre affirmation #1 ne doit pas être prise à la lettre mais sert de logique d’accepter la nécessité de politique de distanciation, en d’autres termes le risque est suffisamment élevé de contamination lors d’une rencontre à moins de 2 mètres. J’accepte ce point de vue, mais je trouve l’affirmation original un peu excessive.
Pour l’affirmation #2 là je suis fortement d’accord. Mais j’irais plus loin. Je crois que nous devons avoir des politiques plus intelligentes plus spécifiques à des situations particulières et à des populations différenciées. Depuis le début de la crise, on encourageait un comportement homogène à toute la population dans chaque circonstance; les politiciens dont les premiers ministres du Québec et de l’Ontario semblement maintenant comprendre que des mesures particulières sont nécessaires et plus efficaces. Par exemple, priorité aux tests dans les milieux et populations à risque. On commence juste à comprendre maintenant que le port de masques ou foulard de qualité non cliniques a son utilité dans les milieux denses, un message qu’on dissimulait il y a 2-3 semaines.